L'héritage

Dans l’ombre d’un vaisseau de marchandise standard, Selli patientait alors que personnes sur les lieux ne pouvaient deviner sa présence. La jeune femme repensait encore à cet étrange message, anonyme…Il n’y avait que les coordonnés d’un lieu qu’elle ne connaissait que de nom. Ce fut en vérité sans encombre qu’elle arriva sur la planète, ses pieds foulant le sol sableux des lieux…

Ne s’attardant pas à l’astroport, elle rejoignait la civilisation, se mêlant à la foule pour retrouver les coordonnés de cette invitation anonyme. L’amer impression d’être suivit lui faisait accélérer le pas, évitant les regards trop indiscret qui pourrait la compromettre.

Malgré plusieurs tentative de semer cette personne, cette sensation ne la quittait pas d’une semelle jusqu’à ce qu’elle arrive à son objectif. Le bureau de recrutement, ses espoirs d’avoir enfin un travail régulier et certainement mieux rémunérer, que ses efforts avaient enfin porté ses fruits. La naïveté de la jeunesse peut-être mais elle y repensait encore alors qu’elle se présentait à l’entrée de ces bureaux.

Ôtant la capuche qui protégeait son visage des rudes rayons de soleil, elle observait la grandeur des lieux…Se sentait à la fois effrayée et attirée.
S’approchant du Droïd, elle resta un long moment à le fixer en se demandant si cet engin fonctionnait encore. S’animant brusquement, elle avait légèrement reculé.

« Interrogatif, Un renseignement mademoiselle ? »

Elle glissa une de ses mains sous l’étoffe de tissus qui la recouvrait, déposant sur le bureau un holodisc contenant le message qui lui avait été transmit…L’anonyme qui l’avait "invité" en ces lieux.

« L’un d’entre vous m’a contactée… »

Le Droïd accapara l'holodisc pour le glisser soigneusement dans une trappe ouverte au préalable, après quelques minutes de lecture et l'analyse complète de l'objet, il reprit la parole.

"Affirmatif, c'est en effet un message de la Maison et particulièrement de cette Fratrie, il semblerait que vous nous soyez débiteur de la somme de trois millions de crédits"
Le Droïd s'arrêta quelques secondes avant de reprendre
"Explicatif, pour être exact il s'agit d'un membre de votre famille, cependant, comme vous êtes la détentrice de ce message, il est statistiquement raisonnable de penser que vous venez payer ?"

Sur ses mots, un des bras du Droïd s'avança et déploya un "plateau" métallique.

Elle resta immobile face à la ferraille qui analysait, avec une certaine difficulté en vue du temps qu’il prenait, l’holodisc qu’elle venait de lui donner. Les premières paroles confirmait donc qu’elle avait effectivement été "invité" ici-même mais…La fin de la phrase la laissa sans voix.
Une dette ? Elle n’avait jamais emprunté d’argent, et pour cause, elle connaissait parfaitement les dégâts que ça pouvait avoir sur une vie. Replongé dans ses souvenirs, elle eut un doute sur les raisons pour lesquels elle se retrouvait apparemment endettée.

Un doute qui se confirma très rapidement…

T’aurais pas pu crever et emmené toute tes emmerdes avec toi papa, c’était trop difficile ?

Pensa-t-elle alors que le Droïd venait de déployé un plateau…Elle regarda celui-ci, incrédule, digérant encore cette annonce.

« Je n’ai pas cette argent… »

Et en même temps qu’elle disait cette phrase, Selli savait pertinemment qu’elle ne pourrait pas sortir aussi simplement qu’en disant « au revoir et merci ». Sans que le Droïd ne puisse voir quoi que se soit ( en même temps c’était facile vu la qualité de l’engin ), elle posa sa main sur l’unique arme qu’elle cachait sous l’étoffe de tissus.

Et dire que je n’ai même pas vu la couleur de cet argent…

« Je suppose que je vais pas pouvoir repartir comme je suis venue ? »

Voyant la réaction de cette étrange invitée, les yeux du Droïd se mirent à luire d'un orange profond et intense, en l'espace de quelques secondes il dégaina un fusil d'assauts et le pointa en direction de la tête de sa convive.

Une alarme tonitruante venait de retentir et la plupart des entrées s'obstruaient brutalement d'un lourd rideau de métal, avant de recouvrir progressivement l'intégralité des murs.

En quelques minutes la salle était devenue froide et isolée, la luxure venait de faire place à une ambiance carcéral, étrangement il ne semblait presque plus y avoir d'échappatoires, excepté peut être au fond, deux passages plutôt larges qui, laissait un semblant d'espoir, encore fallait-il réussir à passer le Droïd.

"Approbateur, ravis de voir que vous tentez d'argumenter, en revanche je vous déconseille de vous mesurer à moi, si je perçois ne serais ce qu'une intention d'appuyer sur votre gâchette ou d'essayer de me berner je n'hésiterais à vous faire retourner à l'état de poussières mademoiselle."

La lueur que dégagé la tête de la machine était malsaine et des plus sordides, en revanche son aspect, donnait une conotation comique à ses menaces. Ne serais ce que les étranges grincements que subissaient la plupart de ses rouages, n'importe qui affirmerait sans grand risque qu'un simple coup d'épaule en viendrait à bout.

Le silence régnait dans la salle et se face à face dégagé une sensation électrique dérangeante.

C'est alors qu'un regard fit une brève apparition dans le fond de la salle, suivi d'une voie de femme, à la fois douce et timide.

"- 51, arrête donc de t'amuser et donne plutôt le moyen à notre hôte de ne rien perdre de son joli minois"

"- Résigné, Bien Maitresse" Tout en baissant progressivement la garde "si vous voulez bien écouter ce que nous pouvons vous proposer"

Le regard du tas de rouille se calma, il semblait attendre la réaction de son interlocuteur.

Ce fut sans surprise que la jeune femme pu observer la sécurité des lieux se mettre en place. Sans surprise mais pas sans une once de peur…Cette excitation étrange, le danger avait quelque chose aussi repoussant qu’attirant. Elle sentait son rythme cardiaque augmenter légèrement alors que ses yeux étaient encore rivés sur le droïd qui lui faisait face, la tenant en joue. Elle restait immobile, il ne servait à rien de bouger actuellement, se précipiter ne ferait qu’aggraver sa situation actuelle et à vrai dire, c’était une option qu’elle souhaitait éviter.

L’alarme lui écorchait les oreilles, obligée de se concentrer pour écouter les dires du tas de ferraille qui la menaçait de son arme.

« Encore faut-il que tu perçoives quoi que ce soit... »

Elle se sentait mal à l’aise face à cette machine, impossible de pouvoir voir quoi que se soit dans le regard d’une chose. La main posée sur le manche d’un couteau laser, elle attendait le moment propice pour réagir…De longue seconde où la femme et la machine ne firent que se dévisager ( encore fallait-il que le droïd puisse dévisager quoi que se soit ).

C’est alors qu’elle s’apprêtait à réagir qu’elle remarque la présence au fond de la salle, resserrant son étreinte sur le manche de la lame.

Malgré ses maigres connaissances sur l’ôte de ses lieux, il ne fallait pas avoir fait mille et une recherche pour reconnaître que cette femme était la maitresse de cet endroit. L’atmosphère semblait s’être allégé, les battements cardiaque s’être légèrement diminuée mais la situation n’en restait pas moins critiques aux yeux de Selli alors que le tas de ferraille lui rétorquait d’écouter la propose qu’ils avaient à leur faire.

« J’ai la vague impression que c’est le genre de proposition que je vais pas pouvoir refuser… »

S’adressant dans un premier temps au droïd pour finir par poser ses yeux sur la femme qui avait fait son apparition dans la scène.

« Je vous écoute… »

Jouant les durs plus qu’elle ne l’était réellement, elle n’arrivait pas à détacher ses doigts du manche de l’arme qu’elle cachait sous l’étoffe qui la recouvrait.

Du fond de la salle sortie un second protagoniste au pas lourd et bruyant. La dame se tenais plus en avant, couverte d'un long habit bleu foncé, fermé et d'une capuche ne laissant paraitre que sa bouche et ses lèvres recouverte d'un violet profond.

L'homme s'avança doucement en direction de Selli et repris la conversation d'une voix rauque sans même y avoir été invité.

"Vous ne m'inspirez pas confiance, mais vous ne manquez pas de sangs froids... C'est pourquoi nous sommes ici pour constater quel genre de personne vous êtes !"

Arrêtant son avançait à quelques mètres du Droïd, l'individu vêtu d'une longue bure foncé, salis par le temps, l'ouvrit d'un geste du bras offrant à la vue une armure lourde étrange, sculpté, dans un métal rappelant la pierre. Son visage était obstrué par un masque de même acabit, mais laissé échapper un regard fixe posé sur Selli.

-"nous aimerions vous compter parmi nous, nos renseignements semble indiqué que vous êtes efficace et fiable contrairement à votre parent... Nous ferions ainsi table rase de vos dû..."

A cet instant la Dame intervint, d'un ton beaucoup plus sec et sûr, avec un je ne sais quoi de cupide.

-"Bien entendu votre salaire sera de moitié le temps que nous nous remboursons de cet investissement..."

Le guerrier reprit la parole.

-"Qu'en pensez vous ?"

Ca pue…

Se disait-elle alors qu’un nouveau protagoniste apparaissait dans la scène. Elle était de moins en moins à l’aise et qui le serait à sa place ? Elle avait beau être dans le milieu, risqué sa peau ne faisait pas partie de la "partie plaisir", et là, ce n’était pas n’importe qui qu’elle avait en face d’elle. Malgré tout, elle continuait de garder un maximum de contenance. Suivant du regard le nouveau venu.

La voix rauque semblait résonnée dans la pièce alors qu’il s’approchait un peu plus d’elle et de l’engin qui restait silencieux. Se découvrant de sa bure, la jeune femme restait de marbre. C’était l’une des premières choses qu’elle avait rapidement apprit, laisser paraître quoi que se soit de son mal à l’aise n’était jamais une bonne idée. Surtout en vue de ce que l’homme venait ajouté à ses dires.

La femme rajouta alors un détail…

Un boulot, à moitié payé certes…Ou la mort à coups sur. Le choix était vite fait pour Selli qui ne pouvait s’empêcher d’esquisser un sourire à cause de cette situation.

« Ce que j’en pense… »

Le sourire persistait, pourquoi lui poser la question ? Il fallait être particulièrement con pour refuser une telle offre…Même à moitié payée c’était toujours mieux que d’attendre un foutu contrat qu’était pas toujours près d’arrivé.

« Bien…Je signe où ? »

Spoiler: